Pareil comme toi
Dans le cadre de la Stratégie d’attraction, d’accueil et de rétention des nouveaux arrivants, chapeautée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, la MRC de Maskinongé mène une campagne de sensibilisation sous le thème « Pareil comme toi ».
Cette initiative vise d’abord à informer la communauté d’accueil sur, non pas les différences, mais les similitudes entre les Québécois et les nouveaux arrivants. L’humain, peu importe son pays natal, aime vivre en paix, recherche la sécurité et désire le meilleur pour sa famille.
La campagne met en lumière cinq nouveaux arrivants ayant migré au Québec. Ces derniers s’impliquent professionnellement dans la MRC de Maskinongé et habitent le territoire ou les environs.
Nous vous invitons à lire et écouter leur parcours pour en savoir davantage sur eux.
Olivier Chaussy
Chef cuisinier, Auberge Le Baluchon
« Ce qui m'a le plus marqué au Québec, c'est la richesse de ses saisons. C'est vachement intéressant! »
En savoir plusMariana Nucamendi
Éducatrice, Maison de la Famille du Bassin de Maskinongé
« Depuis que je suis arrivée, je dis que c'est une place où je veux rester pour y vivre ma vie. »
En savoir plusAu Mexique, les gens sont chaleureux, ce sont de bonnes personnes. Toutefois il y a de la violence, c’est dangereux. Mon mari, mon fils et moi avons pris la décision de partir du Mexique. Mon mari est parti 10 jours avant moi et mon garçon. À ce moment, mon fils avait 4 ans. Arrivée au Canada, nous avons fait les démarches pour avoir un permis de travail, pour chercher une maison. C’était difficile puisque nous avons recommencé de zéro. Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour s’installer ici.
Quand nous sommes arrivés ici, je me rappelle que nous sommes dans les premières personnes à s’établir à Louiseville. Tout le monde nous regardait en étant surpris, mais ils parlaient à mon fils et je trouvais ça bon, un geste accueillant. Je me suis sentie soignée. Je suis venue avec beaucoup de stress, j’avais peur. J’ai commencé à voir que cet endroit est très tranquille, qu’il y a plusieurs activités à faire. Depuis que je suis arrivée, je dis que c’est une place où je veux rester pour y vivre pour ma vie.
Nous sommes restés un mois à Montréal jusqu’à ce que mon mari trouve un travail ici en Mauricie. Nous avons donc trouvé un appartement. Je ne trouvais pas de garderie pour mon enfant, je ne pouvais pas travailler. J’ai alors fait la francisation tous les avant-midis. Mon fils allait à la halte-garderie à la Maison de la Famille. J’ai commencé à communiquer davantage avec les gens que je côtoyais là-bas. C’était difficile parce que je voulais dire beaucoup de choses, mais mon français n’était pas encore très bon.
Lorsque j’ai dit bye bye Mexique, la transition a été très difficile. J’ai consulté un thérapeute pour m’aider. J’étais triste tout le temps. Je me disais que je ne reverrais plus mes parents. Malgré tout, nous restons en communication et je souhaite qu’un jour ils viennent ici. Je crois que c’est la meilleure décision que j’ai prise de quitter le Mexique. J’ai un bon travail, je vois que mon fils va bien et qu’il a des amis. Mon développement dans toutes les sphères de ma vie va très bien.
Après 4 ans, je peux dire que je suis bien intégrée. La langue est difficile encore, je répète souvent. Pour mon fils, ça va bien. Il parle bien le français. Le plus important dans ma vie, c’est mon fils. Je veux qu’il réussisse à l’école.
Le plus important, c’est l’école pour mon enfant. Au Mexique, il n’y a pas beaucoup d’intérêt pour l’école. Les jeunes manquent de sensibilité et de vocation. Les enfants, c’est ce qu’il y a de plus important au monde. Ce sont les adultes de demain. Mon fils a eu un bel accueil ici. Il avait une belle relation et une belle connexion avec son enseignante, madame Marie-Hélène Bergeron. Je n’ai pas pris le temps de la remercier et je continue de dire que je dois la remercier. J’aurais aimé le faire plus tôt, mais le temps passe. J’y pense souvent.
Mon conseil pour les nouveaux arrivants : essayez d’apprendre le français! C’est très important. Cherchez une école pour la francisation. Informez-vous avec les autres, acceptez l’aide des autres. Parfois, on est gêné de demander, mais il ne faut pas. Il faut foncer. Je veux parfois faire tout moi-même, mais ça ne fonctionne pas toujours comme ça. Mes amis et ma voisine m’aident beaucoup.
Mariana, nous te souhaitons une stabilité au pays avec ta famille et que vous soyez heureux dans vos projets familiaux.
Hadi Youssef
Dentiste, Centre dentaire Buko Réso
« J'avais hâte de venir ici puisque je savais que j'aurais plus d'opportunités dans ma vie et mes études. »
En savoir plusJ’avais hâte de venir ici. J’étais heureux. Pas que je n’aimais pas le Liban. C’est un très beau pays, mais je savais que j’avais plus de chances ici, plus d’opportunités, dans ma vie et dans mes études.
En 2006, nous étions en période de guerre et notre maison se trouvait dans un endroit dangereux. Nous nous sommes alors réfugiés chez mon oncle puisque sa ville n’était pas bombardée. Mes parents avaient seulement quelques vêtements et nos passeports en main. Au début de notre périple, on a pris un bateau puisque l’aéroport était fermé. Nous sommes allés à Chypre pour ensuite prendre l’avion vers le Canada.
Je me considère comme un mélange des deux cultures. À la base, je suis libanais, mais j’ai appris la vie au Québec. Les films, la musique, l’actualité, tout ce que j’écoute c’est nord-américain, anglais et français. J’ai beaucoup de connaissances du Liban aussi. Mes amis ne sont pas libanais, ils sont issus d’autres cultures. Ma femme est originaire d’ici. Je ne peux pas dire que je suis 100 % libanais, ni 100 % québécois. Je suis un mélange des deux. Avec mes parents et mes frères, on parle arabe, mais avec mes collègues de travail, mes amis et ma femme, c’est seulement français.
Je viens d’une famille où tout le monde a fait des études. Mes frères sont dentistes comme moi. Mon père est ingénieur. Mes parents étaient professeurs. Au Liban, les études c’est sévère, même très sérieux. J’arrivais de l’école et je n’enlevais pas mon uniforme. J’étudiais jusqu’à tard le soir. Je mémorisais tout. Je suis content d’où je suis présentement dans la vie. Je suis reconnaissant d’avoir vécu tout cela. Les premières dix années de l’enfance sont très importantes pour la personnalité, la mémoire, les connaissances et la capacité d’apprentissage. Stimuler à un jeune âge, c’est important pour certaines carrières, mais on fait ce qu’on aime à la fin.
L’hiver c’est difficile! La première semaine, c’est l’fun, mais quand ça commence à être -20 ou -30, c’est autre chose. On finit par s’habituer, on peut même finir par aimer l’hiver quand on fait des sports reliés à cette saison. À part de ça, le Québec est parfait! C’est la meilleure place en Amérique du Nord!
Ce que je dirais aux nouveaux arrivants : Bienvenue, vous avez fait le bon choix! Vous êtes à la bonne place. Le Canada, c’est un pays qui permet aux gens de devenir qui ils veulent être. L’accès aux études est permis à tout le monde. Les Québécois en général ont une grande ouverture d’esprit. N’ayez pas peur, les gens ici sont sociables et accueillants. Faites le premier pas s’il le faut. Pour ma part, je ne peux être plus reconnaissant. Je ne changerais rien. Je suis très content d’être ici et des choix importants de ma vie.
Comme toutes les cultures, il y a des défauts et des qualités. Ce que je garderais de la culture libanaise, c’est sa générosité. Si tu entres chez quelqu’un, il va mettre de la nourriture sur la table. Tu ne peux pas ne pas manger, à la limite c’est irrespectueux. Les libanais sont un peuple ambitieux où les individus apprennent à se démarquer. Ça aide une société à s’améliorer. C’est contre la paresse et c’est motivant pour aller de l’avant et progresser sur tous les aspects.
Hadi, tu nous épates par ta sagesse, ta vision de la vie et ton professionnalisme.
Deena Mojah
Éducatrice, Maison de la Famille du Bassin de Maskinongé
« C'était mon rêve depuis que j'avais 19 ans de venir au Canada. »
En savoir plusJe suis originaire de l’Île Maurice. Je suis arrivée au Québec il y a 2 ans. Mon mari a été le premier à arriver ici. Il a d’abord trouvé un travail chez Olymel. Ensuite, nous avons fait le processus pour venir le rejoindre. Ce n’est que 2 ans et demi plus tard que nous avons pu nous retrouver en famille. C’était difficile à l’Île Maurice, j’étais seule avec les enfants. Toutefois, j’ai trouvé la force d’être présente pour mes enfants. Ma famille m’a soutenue pendant tout ce temps pour concilier le travail et les enfants. Je me levais à 4 h le matin pour préparer les repas de la journée et les enfants pour l’école. Je revenais à 17 h après le travail. C’était des grosses journées.
C’était mon rêve! Quand j’ai su que c’était maintenant le départ, j’ai ressenti de la tristesse parce que j’allais laisser ma famille et mes amis. J’étais tellement fatiguée lorsque je suis arrivée ici. C’était pendant la pandémie, le lendemain en regardant par la fenêtre, je voyais les pissenlits, les maisons, le chemin qui était propre. J’étais émerveillée! Le mois d’octobre était très apaisant.
Ensuite, j’ai retrouvé mon mari après plus de 2 ans et demi. C’était difficile. Nous avons tous les deux développé une indépendance. Mon mari et moi ne pouvions pas souvent communiquer ensemble à cause du décalage horaire. C’est 8 heures de différence, le matin là-bas et le soir ici. Malheureusement, une distance s’est créée entre nous. C’est une séquelle qui nous affecte encore aujourd’hui. Petit à petit nous apprenons à nous retrouver ensemble.
Mon travail à l’Île Maurice était animatrice pour enfants dans un mini club d’un hôtel. J’ai aussi travaillé 5 ans à la maternelle. J’étais très créative dans mon travail et j’adorais cela. Dans nos démarches d’immigration, j’ai pu avoir un permis ouvert et un permis d’études pour les enfants, ce qui nous a grandement aidé à nous intégrer rapidement dans le système. Après avoir inscrit les enfants à l’école, j’ai commencé à chercher du travail en octobre et en décembre je débutais mon emploi comme éducatrice de la petite enfance.
L’été dernier, je suis retournée rendre visite à mes parents à l’Île Mauricie et j’ai eu un choc. Le coût de la vie est très dispendieux. Je ne voyais pas d’aboutissement possible pour moi et ma famille. On travaille, on travaille, mais on ne progresse pas. Ici, je peux profiter et voir un avenir meilleur.
Ce qui me manque de mon pays, c’est la nourriture! Tout ce que ma mère cuisine, c’est délicieux. C’est la meilleure cuisinière. Elle me manque. Chez nous, on peut retrouver beaucoup de plats chinois et indiens. J’adore les ramens. Ce n’est pas comme ici. J’adore aussi les viennoiseries.
Ce qui m’a aidé à m’intégrer, c’est de retrouver un réseau social. À travers mon rôle de maman et avec mon travail, j’ai pu créer des liens d’amitié, notamment grâce à ma personnalité joyeuse et ma sociabilité. J’apprends les expressions par mes amis. Ma langue maternelle est le créole mauricien, mais à l’Île Maurice, tout se fait en anglais. Je comprends également l’indou et mes enfants parlent français et anglais.
Deena, nous te souhaitons de réaliser ton rêve d’acheter une maison, d’avoir ton petit cocon familial.
Jean-Namarah Tojo-Fanambinantsoa
Préposé aux bénéficiaires, Résidence Les Bâtisseurs
« Ce que j'apprécie des gens d'ici, c'est que tout le monde est sociable. Je me sens bien accueilli. »
En savoir plusJe suis arrivé au Québec il y a bientôt trois ans, en mars 2021. D’où je viens, au Madagascar, il y a environ 28 millions habitants. Pour faire le trajet jusqu’ici, c’est une aventure. De ma ville natale jusqu’à l’aéroport au Madagascar, je dois faire 10 heures de route, et ce n’est pas de la belle route comme au Québec. Ensuite, c’est 20 heures de vol, incluant une escale en France.
Je suis infirmier dans mon pays. Je cherchais du travail puisque chez moi, il n’y avait pas de possibilités. Je suis présentement préposé aux bénéficiaires dans une résidence pour personnes âgées.
Je préfère le Québec parce que c’est facile de trouver un emploi. La population malgache augmente beaucoup. Il est donc difficile de se trouver du travail. Nous devons participer à un concours pour obtenir un emploi. Au Québec, nous travaillons 8 heures par jour. Dans mon pays d’origine, c’est par quart de travail de 24 heures. Nous travaillons en moyenne entre 48 et 72 heures par semaine. J’ai travaillé dans les départements de l’orthopédie et de traumatologie. La différence dans les soins de santé au Québec, c’est lorsqu’une personne est malade, nous appelons l’ambulance et ils viennent la chercher. Dans mon pays, si tu es en campagne, il n’y a pas d’ambulance. Nous sommes loin de tous les services.
J’ai fait une étude comparative de mon diplôme, mais je dois retourner aux études pour avoir mon équivalence en tant qu’infirmier. Je n’ai pas de permis de conduire pour me déplacer en formation à Trois-Rivières. Présentement, je fais mon cours de conduite. J’ai réussi la théorie! Je fais justement les démarches pour m’acheter une voiture. Papa Jean et maman Denise, que j’ai connus grâce au jumelage avec le SANA, m’aident dans mon intégration.
Ce que vous pouvez retenir de ma culture, c’est beaucoup la musique, la danse et le sport. Entre le travail de nuit et mon repos, j’aime jouer au soccer. Si vous désirez en apprendre sur ma culture, par exemple la danse, je vous propose de découvrir quelques artistes : Tsirahonana Kidodo – Rahavana vary manara – Jedy akory Aby – Kilalaky et Barinjaka
Ce que j’aime de la Mauricie, c’est l’environnement. C’est magnifique! Les personnes respectent beaucoup l’environnement ici. J’aime aussi l’hiver. Il y a beaucoup d’activités comme la glissade et le patin. Je ne suis pas capable de patiner encore, mais j’y travaille.
Le conseil que je veux donner aux nouveaux arrivants, c’est de se préparer pour le froid et d’avoir de bons vêtements chauds! Ce que j’apprécie des gens d’ici, c’est que tout le monde est sociable. Je me sens bien accueilli. Ce qui reflète du thème « Pareil comme toi », c’est notre proximité tous ensemble à se rencontrer et à apprendre l’un de l’autre.
Jean-Namarah, pour l’avenir nous te souhaitons de réussir ton cours de conduite et de compléter ta formation d’infirmier.
Cette démarche est réalisée grâce à la participation financière du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration dans le cadre du Programme d’appui aux collectivités.